La poésie, c’est du langage qui se déploie !
Et si comme on le dit, la vie est épouvantable, comme le monde incohérent et la lumière inutile, il ne faut pas demander aux poètes d’aller chercher alors dans quelques arrières-mondes oubliés, des mots et des idées pour bricoler quelques logiques en sorte d’illusion et de désir pour échapper — ainsi béats — à la réalité usinée de notre propre condition. D’ailleurs, ce serait ne pas comprendre grand-chose à la poésie, que l’assigner à une simple fonction fut-elle thérapeutique pédagogique ou encore métaphysique ; ni même vouloir la réduire à l’expression singulière, d’une expérience particulière.
Répétons-le, comme les mathématiques, la poésie c’est d’abord du langage ; c’est-à-dire un mode d’arraisonnement et d’appropriation du monde et tout en même temps, l’expression de cet arraisonnement. Le langage ne parle pas du monde mais du rapport — anthropologique — que nous pouvons avoir avec lui. Reste alors la question probablement ontologique, de la réalité du monde, du langage et du silence des choses.
Mais ce qui caractérise la poésie, c’est ce qu’elle nous montre alors sans transparence, l’irruption presque brutale, de ce que le langage peut être : une structure autonome protéiforme, sans extérieur, qui ne répond qu’à ses propres règles, et n’exprime dans sa forme que soi-même.
C’est peut-être pour cela qu’elle nous fascine tant ; et qu’un simple vers bien chaloupé aura toujours plus d’effet qu’un long syllogisme. La poésie, c’est la langue, cette langue que nous avons apprise avant même l’école, qui se déploie.
Encore faut-il pouvoir l’écouter ; c’est pourquoi au Grenier, nous appelons tous les poètes à venir lire leur texte et le public à se laisser emporter.

Péhéo

Octobre 2019

Nous avons eu le plaisir d’entendre les poètes suivants lors de notre dernière séance.
Cliquez sur le nom pour accéder aux textes récités.
Beta Naour, Dominique Aguessy, Isabelle Bielecki, Marianne Leitao, Hilda Van Eyck, Stéphane Van Vinkenroye

Philippe Desportes (1546 – 1606)
Les Amours de Diane (extrait)
Le jour que je fu né l’impitoyable archer
Amour, à qui le Ciel rend humble obeissance,
Se trouva sur le poinct de ma triste naissance,
Tenant son arc bandé tout prest à décocher.

Aussi tost qu’il me veit, il se mist à lácher
Un trait envenimé de toute sa puissance :
Et m’attaignit au cœur de telle violance,
Qu’il eust peu de ce coup percer tout un rocher.

M’ayant ainsi blessé, tout joyeux il s’adresse
À la Crainte, aux Regrets, au Dueil, à la Tristesse,
Qui m’assisterent tous à ce malheureux poinct.

Voila (dit-il) pour vous, je vous le recommande,
Suivez-le tout par tout, ne l’abandonnez point,
Et faites que tousjours il soit de vostre bande.

C’est le moment ! N’oubliez pas, si vous voulez recevoir les « Chants de Jane », de renouveler votre cotisation annuelle : 30 € à verser sur le compte du Grenier BE68 3630 1692 5934.

Écrire sur les lieux où l’on vit, ces mêmes lieux que nous parcourant sans cesse, n’est pas toujours très facile ; surtout quand il n’existe pas vraiment de tradition établie pour le faire. Et pourtant, ces lieux ne sont pas de simples décors de théâtre, ni des attractions pour touristes, ils sont vivants et participent pleinement non seulement à ce que nous faisons, mais aussi peut-être à ce que nous sommes.
C’est pourquoi Le Grenier Jane Tony, qui n’a toujours eu son siège au cœur de Bruxelles, a décidé d’enfin réunir des textes d’auteurs et de poètes autour de cette ville et naturellement de les éditer.
L’année 2019, sera ainsi consacrée à cet objectif éditorial : Bruxelles. Alors que vous soyez membre ou pas du grenier, que vous viviez – et pourquoi pas à Tombouctou – mais que vous écriviez sur Bruxelles, envoyez-nous vos textes : poésies ou nouvelles(mais de pas plus de deux pages) à notre adresse courriel : grenierjanetony@gmail.com
Les conditions de participation, seront mises sur notre site électronique début janvier.

Attention ! Le Grenier Jane Tony a changé de compte en banque.
Voici le nouveau numéro de compte du Grenier : BE68 3630 1692 5934

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