Louise-Marie Libert – Les + piquantes anecdotes de nos princesseséditions La Boîte à Pandore – 279 pages – 19,90 €

Il est passionnant de voir ces figures historiques figées dans nos livres d’histoire présentées ici comme des personnes vivantes, avec des ambitions, des désirs, des chagrins, des passions. Des femmes qui ont servi de pions sur l’échiquier politique des hommes au pouvoir, mais qui souvent aussi ont été investies elles-mêmes de pouvoirs. L’ouvrage nous fait connaître tour à tour Marguerite d’York, veuve de Charles le Téméraire, Marguerite d’Autriche, épouse répudiée du roi de France Charles VII, Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint et de Ferdinand, Marguerite de Parme, fille naturelle de Charles Quint, Isabelle, fille de Philippe II, Marie-Élisabeth, sœur de l’empereur Charles VI de Habsbourg et Marie-Christine, la fille préférée de Marie-Thérèse d’Autriche…

L’auteur, historienne de formation, s’appuie sur une bibliographie fournie et a structuré son projet de façon à donner au lecteur toutes les chances de s’y retrouver dans l’imbroglio que constitue la famille complexe des Habsbourg, dont les alliances, mariages, veuvages et remariages forment un tissu serré, que la gamme de prénoms réduite rend encore plus touffu. Pour chaque princesse, nous disposons d’un compte-rendu historique suivi d’un répertoire des « principaux personnages historiques de la vie » de la princesse en question, pour terminer par la partie anecdotique, qui nous la montre sous un jour plus personnel et plus intime.

Le livre se lit comme un roman, ou plutôt comme un recueil de nouvelles, et a le mérite de nous faire voir l’humanité de ces figures hiératiques, qui nous semblaient plutôt lointaines. Il est dommage qu’un tel ouvrage n’ait pas bénéficié d’une relecture plus soignée, qui aurait permis d’éviter les trop nombreuses coquilles, fautes, erreurs, phrases inachevées ou mots manifestement manquants, quand ce ne sont pas des choses plus surprenantes encore. On est surpris de trouver Marguerite d’Autruche (p.138), Soliman le Magique (p.95) ou Soliman Martin Luther (p.99)… Malgré cet aspect bâclé, le livre mérite l’intérêt du lecteur grâce au travail de recherche effectué (notamment dans les correspondances) pour nous faire découvrir les côtés moins connus de ces figures célèbres et nous les rendre proches.

Isabelle Fable