Jean-Hubert Mabille, La Clocharde, roman, éd. Amalthée, 236 pp, 20, 40  €.

C’est un sujet très émouvant que Jean-Hubert Mabille traite dans son nouveau roman: la déchéance d’une femme, Lily, qui se confie à un narrateur, Alban, dont la vie n’a guère été moins chaotique que la sienne. De chapitre en chapitre, d’année en année, nous assistons ainsi aux différentes étapes de cette déchéance, ainsi qu’à la renaissance de son personnage, qui arrive à se construire une nouvelle vie avec les débris de l’ancienne.

Le récit comporte beaucoup de personnages secondaires, beaucoup de digressions, qui parfois viennent le ralentir, et l’auteur, comme nous le lui avions déjà signalé, a un peu trop tendance à développer ses idées sur le monde et la société, à jouer avec les mots, parfois. Toutefois, dans toute la partie du roman que l’on pourrait appeler « en style direct », quand ce sont ses héros qui parlent, c’est beaucoup plus clair, plus prenant aussi. Il serait souhaitable, selon moi, qu’il prenne ces passages comme modèles, et resserre ainsi son récit. En effet, il a une bonne plume, et la concision améliorerait encore la qualité de ses écrits.

Joseph Bodson