Marcel Bauwens, Haiku’s in het Brussels – Haïkus en bruxellois. Academie van het Brussels, Leopoldstraat, 25, 1000 Brussel. www.avbb.be

Est-il possible d’écrire des haïkus en bruxellois? Waarom niet? D’ailleurs, en voici la preuve, administrée par Marcel Bauwens d’une plume magistrale. Avec un sens de la zwanze qui n’appartient qu’à Marcel Bauwens, quelques belles préfaces de personnalités que je ne citerai pas de peur de les faire rougir ici de modestie, et un côté…comment dire? poivre et sel, pince-sans-rire? qui s’accommode fort bien, me semble-t-il, à la fois du bruxellois et du japonais. Un étonnement naïf, qu’accompagne une étincelle dans le regard, et l’air de dire à son chien, quand vous avez le dos tourné: On l’a eu, hein, fiston! Mais je cause, je cause, et vous, c’est lui que vous voulez écouter. Alors, je ne vais pas gâter votre plaisir;

Moema ei gelied/Mè waaineg kontent te zaain/’K zaain ne raaike meens. (Ma mère m’a appris/A me contenter de peu/Je suis un homme riche)

Un beau cervola/Et deux boudins noirs géants/Nature morte (Un beau cervelas/Et deux boudins noirs géants/Nature morte)

Le temps est venu/Nog e pintje en saleu/Scène dans le noir (Le temps est venu/Un dernier verre et salut!/Scène dans le noir)

Allez, si vous insistez, encore un dernier, pour la route:

Tiens, il est midi/Je vois scheil van den hoenger/Le blé prend son temps.

Les règles du haïkaï?  Demandez plutôt au chien de Marcel. Lui, il connaît le japonais. Et puis, ça sera pour une autre fois. Quand il en fera encore. On n’a pas du boudin tous les jours.

Joseph Bodson