Marcel Peltier Escarboucle Poésie minimaliste et oulipienne , préface de Françoise Lison-Leroy éd du Cygne (2025,50 pages, 12 euros)
Je ne m’attarderai pas sur les données techniques de l’écriture de Marcel, les explications en étant parfaitement proposées dans le prologue de cet ouvrage où la forme fixe faussement contraignante se libère totalement jusqu’à susciter des raccourcis d’images pour qui veut bien les voir : avec « Nue /sa bougie éclaire la gare », comment ne pas songer au peintre Delvaux ?
L’Humanité et la proximité font parfois pencher la balance dans une attitude précise évoquant indirectement le chef d’œuvre réfléchi comme pour cet extrait « Vieillard, /tel la tour de Pise » où jusqu’à la virgule elle-même, bien placée, procède au basculement tandis que parfois le son s’exerce à un joyeux et humoristique ralenti : « Es-cargos,/le mot me plaît beaucoup ». Idem pour « Dame nue, son cochon le précède » évoquant très probablement l’érotisme cher à Félicien Rops.
Moins Marcel en dit, plus il évoque comme pour cette « route déjà confisquée par J.K. » rappelant bien évidemment celle de Kerouac avec son roman « Sur la route ».
Marcel, en tout cas, poursuit bien la sienne toute en immobilité à surprendre jusqu’à lui-même : « Ma poésie effilochée, tellement légère » qui, peut-être, vous rappellera « ma tasse ébréchée/ j’y tiens » célébrissime expression d’un autre de ses recueils.
« Qui tirait la langue/aux crétins ? » Sinon personne d’autre que toi, cher Marcel ?
Patrick Devaux