Maurice Vandeweyer, Fernand Platbrood, WebOpera Editions Diffusion, 2014

Il y a des destinées humaines qui ressemblent à des épopées. C’est le cas de Fernand Platbrood, un personnage que l’on croirait sorti tout droit d’une saga. Son nom ne vous dira sans doute rien si vous n’avez pas voyagé en Afrique de l’Ouest ou en Afrique centrale. Là-bas, Monsieur Fernand de Belgique est salué avec respect et affection, comme un bienfaiteur. Il est né avec une passion qui n’a jamais cessé de l’aiguillonner : celle de la recherche, de l’invention dont l’utilité s’impose comme une évidence tout en restant accessible à tout un chacun. C’est ainsi qu’il a fabriqué voici quelques décennies une presse permettant à deux personnes de produire des briques de terre. En Afrique, en Amérique du sud et en bien d’autres endroits du monde, elle a permis aux autochtones de construire eux-mêmes des écoles, des dispensaires, des maisons, des usines, des villages entiers. Plus récemment, Fernand Platbrood a revisité la question des énergies renouvelables. Et il a mis au point un alternateur à basse vitesse permettant de générer de l’énergie à partir de la force motrice de petits cours d’eau ou d’éoliennes privées aux dimensions réduites.

Impossible de faire l’inventaire de toutes ses inventions. Il importe seulement de préciser qu’elles se caractérisent par leur simplicité : conçues pour être utilisées sans grandes connaissances théoriques préalables, elles peuvent en outre être fabriquées avec des matériaux simples.

C’est à ce personnage surdoué, attachant, généreux, obstiné que Maurice Vandeweyer a consacré un livre qui se présente sous la forme d’une longue interview ou d’un récit écrit à la première personne. On y suit avec curiosité et intérêt un parcours professionnel et humain hors du commun, jalonné de difficultés et de hasards heureux, de brefs moments de découragement et de bonheurs éclatants. M. Vandeweyer a conjugué son expérience de correspondant de presse et son talent de conteur pour tracer avec rigueur et admiration le portrait de son personnage. Petit détail sympathique : il a le bon goût de s’effacer derrière lui, au point que son nom n’apparaît qu’en très petit caractères sur la couverture. C’est suffisamment rare que pour être épinglé !

Michel Arnold