dantinneAlain Dantinne, Propos éphémères, Arch’Libris éditions, images de Daniel Casanave.

Des maximes? Non pas, plutôt des propos, comme l’indique le titre. A propos de quoi? A propos de tout et de rien. Des propos mal intentionnés, comme le laisse entendre la page 4 de couverture? Parfois oui, mais pas toujours. Il y a des jours avec, et des jours sans. Cela dépend un peu. S’il y a de la pluie. S’il y a du vent. Une pincée d’humour, un zeste de tristesse (n’a-t-il pas marché sur les traces de Boèce?). Une démarche un peu oblique, parfois, à l’imitation de celle d’Apollon. Et quasi toujours, en fin de course, la flèche du Parthe. Omnes vulnerant, ultima necat, disaient autrefois les cadrans scolaires (zut! voilà que je m’y mets aussi!).

Mais je cause, je cause…Ecoutons-le plutôt:

Si vous ne trouvez pas de faux-fuyant/Essayez un vrai…L’angoisse du funambule: perdre le fil de ses idées…L’art contemporain ne l’est qu’un instant…Il se sent tellement vieux/qu’il n’ose plus demander l’heure…Méfiez-vous des poète: le plus souvent,/ils n’arrivent même pas au bout de la ligne…

Je vais vous en laisser à découvrir, bien sûr. Comme vous le devinez bien, le temps et le lieu sont souvent là derrière. Et, je ne sais pourquoi, je songe à cette tombe, à Crépy-en-Valois, du côté de Senlis, sur laquelle son (futur) possesseur avait fait représenter une cible. Il l’avait sans doute achetée en rente viagère. Il avait, comme Alain Dantinne, un sens aigu de l’éphémère.

Joseph Bodson