Alain Lousberg,  L’Amblève par les GR, Topoguide GR, 2019.

Le printemps est à nos portes, les chasses sont terminées et il est temps de sortir nos godasses de la cave où elles moisissent d’ennui. Comme programme de revitalisation nous vous proposons le nouveau topoguide de randonnées consacré à la belle Amblève et à ses affluents, d’autant plus que quelques pages, rédigées par Jean-Marie Maquet – que nous avons déjà présenté dans Reflets – évoquent en marge les écrivains et les artistes de la région. L’Amblève ! Ce si joli mot vient de l’allemand (Amel) et signifie : rivière des aulnes. Il est entouré de légendes et de mystères, de pouhons et de cascades, de schistes gravés et de…castors arbrivores. De fort habiles plumes et de vigoureux pinceaux l’ont donc chantée et peinte, la gracieuse fée forestière aux longs cheveux brillants : Apollinaire qui l’a aimée à Stavelot quand elle s’appelait Mareye ; Marcellin La Garde dans « Le Val de l’Amblève », Fréderic Kiesel, merveilleux conteur des Fonds de Quarreux ; Jean-Pierre Otte dans « Un cœur dans sa gousse » ; les peintres  Jean-Baptiste Kindermans, Emile Carolus Leclercq, Vital Keuller, Modeste Jean Lhomme et Richard Heintz à la mémoire de qui un mémorial a été érigé près des rochers de Sy. On le voit, le pays de l’Amblève ne peut laisser personne indifférent tant il regorge de trésors naturels ou historiques. Ne retenons parmi cent merveilles que l’abbaye de Stavelot et cette histoire dôle et émouvante à la fois que l’on raconte à propos de saint Remacle, le patron de la ville : peu de mots en français riment en –acle, mais il y a miracle par bonheur, celui du loup condamné à porter des pierres sur son dos au lieu de dévorer l’âne du bon saint qui les portait péniblement lui-même… D’où viendrait bien le nom de la cité : Stâv’leu, l’étable du loup… En wallon, les choses sonnent tout rond et plus spontanément qu’ailleurs ! Ce qui n’a pas échappé à ce coquin de Wiyâme Apollinaire qui s’en servit allègrement pour courir autour des jupons des demoiselles : vs estoz bele come li fôre a Lidje !

Di nodidju ! Tes yeux sont de l’eau qui rêve ! Ah ! les filles du bord de l’Amblève ! Elles ensorcèleraient le diable en personne !

                                                                  Michel Ducobu