André Stas,  Un second cent de nouvelles pas neuves , Cactus Inébranlable, 2021, 108 pp, 15€  couverture illustrée par l’auteur,

André Stas est connu pour son adhésion à la ‘Pataphysique, ainsi que pour les collages et autres formes créatives qui y sont couramment associées.

Dans la même veine, pour « écrire » son recueil, André Stas  a choisi cent livres d’auteurs très divers, et on voit là un intérêt de principe. De chaque œuvre, selon une méthode constante, il extrait au hasard exactement dix phrases, dont l’assemblage (on dira le collage) nous est offert comme une création nouvelle sui generis.

On regrette de ne pas retrouver ici d’autre patte que celle du hasard pur, alors que André Stas nous a par ailleurs montré des talents bien plus pétillants recensés il y a peu dans cette même revue.

La quatrième de couverture reprend un extrait de la critique éclairante  (dont la totalité figure également en postface du présent opus) faite par Daniel Arnaut suite à la parution d’un premier « Cent de nouvelles pas neuves » en  2004 chez Galopin. Elle se termine par « Circulez, il n’y a rien à voir… ».

Mais… La démarche ‘pataphysique réside sans doute dans ce défi proposé au lecteur  de trouver, en dépit de l’application mécanique d’un processus hasardeux, un sens nouveau dont il serait lui-même créateur. Certains y parviendront en y trouvant de belles satisfactions.  Quelques autres attendront au fil des nouvelles la phrase un tantinet ou plus franchement égrillarde, fruit d’un très heureux et persistant hasard, qui relancera leur quête ou consolera largement leur perplexité.

Pour ma part, en dépit de l’invocation de l’auteur en sa courte préface, le docteur Faustroll ne m’a malheureusement pas tenu en sa sainte garde.  J’ai bien tenté l’exercice en appliquant la méthode à Proust en sa Recherche du temps perdu, sans hélas trouver la phrase coquine qui aurait pu sauver la mise.

André Leleux

fait le mardi 10 Clinamen 148 (1er avril 2021 vulg.) avec ou sans la bénédiction du Hasard Objectif