Bernadette Gérard-Vroman, Confidences d’un piano, BookEdition, 269 pages, 15 €

Le titre est un peu décalé car, si le piano est présent, l’essentiel du livre est constitué par le journal de l’auteur, rédigé au jour le jour. Et l’on suit Bernadette dans sa vie quotidienne, dans ses soucis, quêtes et réussites, dans ses divers déplacements, on la voit déployer toute son énergie dans le soutien sans faille à sa maman luttant contre un cancer tenace, dans sa recherche d’un emploi plus en phase avec ses souhaits, et dans les activités littéraires qui lui permettent de belles rencontres.

L’importance du piano ne tient pas au nombre de pages, mais à la place qu’il occupe dans la vie de Bernadette, pendant imaginaire à un vécu tout à fait réel. Les confidences, en fait, sont moins celles du piano que celles de l’auteur. L’instrument personnifié est vu comme un partenaire, sur lequel s’appuyer, un coup de pouce pour libérer la musique qui couve en elle.

L’auteur nous livre sa fragilité, ses questionnements, ses hauts et ses bas, sa difficulté à s’épanouir, et sa volonté farouche d’y arriver. Par des voies diverses. Une thérapie, des massages, différentes techniques de développement personnel, la musique évidemment, mais aussi l’écriture. Tout le livre tend vers une libération de la personnalité, une réalisation de soi, malgré les obstacles que la vie nous met sous les pieds.

À ce titre, cet ouvrage a certainement été très libérateur pour l’auteur, car il fixe ses souvenirs dans les moindres détails, matériels et émotionnels, expliquant par le menu comment elle a vécu ses joies et ses problèmes. C’est un livre difficile à qualifier. Un journal traditionnel, mais avec intervention d’un piano en interludes, quelques poèmes, et parfois un surprenant aspect documentaire, par exemple l’histoire des pianos de la marque Feurich. Et, en point d’orgue, une ouverture sur un avenir musical…

Isabelle Fable