Caroline Bouchoms, N’oublie pas que la vie t’aime.  Nouvelles, éditions Le Coudrier, collection Coudraie, 2018, 174 pages, 20 €.

Elles sont douze, Iris, Lila, Violette et les autres. Racontées dans douze courtes nouvelles qui les font chacune exister comme dans un roman. Iris, qui s’endort au petit matin sur un quai de métro, se voit soudain assaillie par une panthère noire que surveille un vautour, et cela se termine par un café pain au chocolat. Lila, la petite Lila, survit dans les portes qui claquent, une mère hurlante, débordée, un bébé qui pleure, survit dans sa vie rêvée au bord du Nil. Violette, elle, retrouve son ami Mohamed dans les ruelles étroites de Fès, étudie l’arabe, prie comme il faut cinq fois par jour, est heureuse, puis étouffe, sa peau se hérisse et, enfin libre, « respire l’air lumineux du petit matin ».

On ne racontera pas les autres, car il faut que vous découvriez cet univers aux cent facettes, dont, la dernière page lue, on se dit qu’on s’en souviendra très longtemps encore. Un univers où la musique a une importance capitale. Puis surtout les rêves, mais c’est peut-être la même chose. Comme si toutes les aventures bien réelles, extérieures, parfois même triviales, que racontent ces nouvelles se passaient, finalement, à l’intérieur des êtres.

Caroline Bouchoms, actrice et metteur en scène, « poursuit ses recherches » au sein de Danza Duende, qui « ouvre la voie à la danse de la vie ». On ne saurait mieux dire, car son style est vraiment comme une danse. Et ses récits nous font pénétrer secrètement dans un monde où la vie « sent bon comme le citron un peu salé ».

                                                                                Jean Collette