Claude Gérin, El Sinche m’a dit..., recueil de textes en montois, ill de Gérard Noirfalise, textes parus dans le journal La Province dans les années 2004 à 2012, ill. de Gérard Noirfalise, Association des Montois Cayaux, montois.cayaux@gmail.com.

C’est un peu un cadeau d’adieu que Claude Gérin, président des Montois Cayaux et directeur de la Gazette des Camerluches, nous adresse ici.

Les lecteurs y retrouveront avec grand plaisir son humour bon enfant, mi-figue, mi-raisin, jamais bien méchant, mais toujours très drôle. Je m’en voudrais de ne pas rappeler que l’Association royale des écrivains et artistes de Wallonie lui avait décerné son pris Wallonie.Emile Poumon il y a belle lurette déjà. Je ne suis pas sûr que l’on retrouve la belle lurette dans cet ouvrage, et pourtant, les animaux y sont nombreux, depuis les vaches et autres animaux domestiques jusqu’au Sinche et à d’autres bêtes fort étranges, comme le lum’çon, que vous risquez de croiser sur la Grand’Place, après une soirée bien arrosée. Les enfants aussi y ont leur place, et Claude Gérin les évoque avec une particulière tendresse, même si leur éducation n’est plus ce qu’elle était: un ropieur reste toujours un ropieur.

Mais nos contemporains y sont aussi présents, avec leurs manies parfois bien étranges: ainsi, nous dit-il, si dans le temps on croisait parfois un doux dingue qui parlait tout seul ou chantait des airs de la Traviata, aujourd’hui, ils sont légion, et l’on ne sait jamais si l’on a affaire à un sans-filiste,à un désespéré ou à un Martien venu nous espionner.

Oui, tout Mons est là, fidèle au rendez-vous, le Sinche, Sainte Waudru, not’ maïeur, St Georges et le beffroi qui se penche un peu pour voir ce qui se passe. Et puis, il y a la belle vie, avec ses couleurs et ses saveurs, ses spécialités régionales, toutes ces bonnes choses que rigoureusement ma diététicienne m’a défendu de nommer ici. Ecoutons-le donc, dans la Chicaye 1 (nourriture), où il évoque la côtelette al bèrdouye: Foc qu’à lire l’ ercette, vos cominch’rez à bleffer (baver), mais quand vos aurez fini d’ minger, ej suis bé sûr qui vos faura vos arlèquer (pourlécher)! Vos pouvez m’ croire, vos arez assez d’ force pou monter su l’ Place à ricyclette, i n’ vos faurè nié prinde dé testostérone! Si vos volez ein avisse, èn’ mingez nié dès couyes dé Suisse pou souper el min.me jour!

Non, je ne vous donnerai pas la recette des côtelettes al bèrdouye, ni des couyes de Suisse (elles se mangent non pas au naturel, ni en portefeuille, mais bien à la métaphore). Vous n’avez qu’à acheter le livre, ou bien à demander aux Montois Cayaux ou aux Borains: ils connaissent aussi.

Merci encore, mon cher Claude, et longue vie au Sinche et aux Montois Cayaux!

Joseph Bodson