DÉCÈS de Monsieur ÉMILE GILLIARD

Nous avons appris avec peine le décès d’Emile Gilliard, l’un de nos meilleurs poètes et prosateurs wallons
Né à Moustier-sur-Sambre, il pratiquait le wallon namurois avec certaines nuances de la Basse-Sambre auxquelles il tenait beaucoup.
Il fut bibliothécaire à Mons, et partit à l’âge de la pension s’établir à Liège. Ses poèmes comme ses proses évoquent surtout les paysages et les gens de la Basse-Sambre, auxquels il était étroitement lié : Li dérène bèguène di Goyèt se passe dans un quartier de Moustier voisin de Jemeppe, et il évoque fréquemment le Rabot, une colline sise entre Moustier et Fosses-la-Ville.
Parmi ses recueils de poèmes : Chimagrawes, Pâtërs po tote one sôte di djins, Vias d’ mârs, Rukes di tëre, Li dérène saison, Vicadje.
Il se rangeait à la suite de Gabrielle Bernard, moustérienne elle aussi, et du Père Guillaume : une inspiration campagnarde, profondément liée à la nature, à nos villages, à la religion. En prose, il avait traduit Colline de Giono sous le titre Su lès tiènes.
Il avait reçu le prix de la Ville de Liège, le prix triennal de l’œuvre en prose et le prix triennal de l’œuvre en vers.
Il avait aussi publié en 2000 Conjugaison et lexique de 5000 verbes wallons et Dictionnaire wallon, Niyau d’ ratournûres èt d’mots walons, qui lui valut le prix triennal de philologie.
C’est un grand Wallon que nous perdons ainsi, tant pour ses convictions que pour son talent, après une vie consacrée en bonne partie à l’étude et à l’illustration de notre langue.