Éric Bogaert, Le Pont, vol.1, 1796/1797 Première campagne d’Italie, Toulouse, Mélibée, 2017, 148 p. (15€)

Après un périple à travers le monde comme consul, Éric Bogaert est venu se fixer à Flobecq. Il s’est mis à rédiger l’histoire napoléonienne. Il l’entreprend de manière quelque peu romanesque par la forme qu’il a adoptée : celle du récit choral où chaque chapitre est le témoignage d’un protagoniste de la narration. À défaut d’être historien, le lecteur est amené à faire confiance à l’auteur pour ce qui concerne la vérité historique. En examinant la bibliographie et en lisant les notes dispersées en bas de pages, on se dit que l’écrivain s’est en tout cas bien documenté.

Ceci dit, la forme utilisée prend évidemment des allures de fiction puisque chaque intervenant y parle à la première personne, qu’il intercale des dialogues en général absents des études historiques. Ainsi verra-t-on défiler : Bonaparte évidemment, le lieutenant Masséna, le chef d’état-major Berthier, les généraux  Géraud Duroc et Auguereau, le chef d’escadron Junot, une cantinière, des militaires. C’est-à-dire aussi bien de véritables personnages historiques et des individus somme toute ordinaires.

Si on regrettera que l’auteur n’ait pas réellement personnalisé chacun d’eux en usant d’un style et d’un vocabulaire qui les auraient rendus plus crédibles, l’intérêt de son livre est que, contrairement à la plupart des essais consacrés à l’Histoire, celui-ci donne l’impression d’assister à la vie d’une armée en guerre à la fin du XVIIIe siècle presque au quotidien. Ce qui rend ce récit à narrateurs multiples d’autant plus vivant.

Michel Voiturier