Eric Dargenton, La fleur des pois, éditions Traversées, 2021

 

Des poèmes de facture très classique, en vers, empruntant parfois la forme des sonnets. Ils disent les saisons, la nature et l’amour.

« On croirait que l’année a brisé/ Sa boussole/Sous la bise, où le merle épuisé/Se désole. //Noir destin ! La neige, pauvre oiseau, /Qui retombe/Fait du nid, tout à l’heure berceau, / une tombe. »

Nous ne sommes pas loin des chants des troubadours…

« Chantant pour elle, humble poète, / J’ôte à ma muse le bâillon/ Qui la laissait triste et muette. /Chantant pour elle, humble poète, / Je lui rime cette bluette/ De l’aube au soir, comme un grillon. /Chantant pour elle, humble poète, /J’ôte à ma muse le bâillon. »

 

Une poésie un rien désuète mais qui séduit immanquablement. Beaucoup de belle simplicité, de charme et de fraîcheur.

« Penché, paisible, à la fenêtre, /Je me plais à sentir, à voir, à reconnaître/ Chaque parfum qui vient, chaque oiseau qui s’enfuit, /Et je voudrais ne voir jamais tomber la nuit. »

 

Belle prouesse que ce recueil où s’enchaînent les textes, fluides et musicaux comme une rivière de printemps, sensibles, sincères, dénués de lourdeur ou d’excès malgré les contraintes de la forme choisie par le poète.

 

 

Martine Rouhart