Eva Kavian et Marie Campion, L’homme que j’aime, Les Carnets du dessert de Lune,  2019, 66p., 12€.

L’édition « italienne » de ce petit carnet de confidences amoureuses tire profit des belles vignettes  en noir et blanc de la Brainoise Marie Campion, qui allie à son graphisme « élémentaire » (au sens des quatre éléments) une once de tremblé qui n’est pas pour déplaire.
Les textes du « tu » au « nous » égrènent le passé fusionnel, les tâches ménagères, « la main qui caresse », le monde virtuel et le monde tout court des émotions, des regrets, des partages, le « silence » de l’autre, bien « éprouvant ».

« J’ai peur parfois/  de te perdre » sonne comme un bel aveu.

Un humour délicat, des sentiments à vif colorent ce recueil léger, quotidien, aux inflexions un brin chagrines, à cause des absences, séparations et autres réseaux parallèles. Parfois, les gens vivent sur des rails, et il n’y a pas trop d’aiguillages pour croiser leurs ferveurs.

La « vie ordinaire » pour reprendre un titre célèbre traverse ces poèmes.

Philippe Leuckx