Evelyne Wilwerth, Battements de corps, éd. Lamiroy, adopuscule 5, 2020, 38 pp, 4 €

Evelyne Wilwerth a cette qualité majeure: l’esprit d’enfance, je dirai mieux: l’esprit d’adolescence. Car les enfants d’aujourd’hui sont des préados. Non pas des prairies au relief accentué, comme on pourrait le croire, mais, disons plutôt, des adultes jeunes d’esprit, qui se débrouillent mieux que vous et moi avec l’ordinateur, qui ont des idées bien affirmées sur la façon dont le monde devrait se gouverner, et surtout, surtout, sur la façon dont les parents devraient se conduire. Ah! Ces parents! Une calamité, je ne vous dis pas!

Non, bien sûr, je ne vais pas vous raconter toute l’histoire, qui, en moins que quarante pages, déroule devant vous son tapis d’Ali Baba, avec un jeune réfugié, beau comme un dieu, triste comme un chevalier errant, et puis…et puis…l’amour, peut-être, ou l’amitié, ou ce quelque chose qui en aucune langue…et qui se compte en battements de coeur.

Non, mais ce que je vous dirai, c’est qu’Evelyne a le chic, elle aussi, de dérouler des tapis diaprés, des phrases courtes et brillantes, sans aucune longueur, de petites phrases brèves qui font mouche à tous les coups, relançant le récit, le ralentissant, pour vous laisser là, le coeur serré, comme si vous aviez…

Ah, vous les parents! Il serait grand temps que vous retourniez à l’école, à l’école de la vie, à l’école de vos quinze ans, que vous avez perdus aux ronces du sentier…! Lisez donc Evelyne Wilwerth.

Joseph Bodson