Francis Van Dam, alias Pierre Guérande, Éducations européennes suivi de L’identité nationale française, éd. Pas d’Histoire – Braine-le-château, 41 pages.

Une plaquette fine mais très dense, où Francis Van Dam nous livre ses « Évocations du cadre de vie dans les classes laborieuses du XXe siècle » et où il nous fait part ensuite de ses réflexions sur la « Recherche ténébreuse ou redécouverte de soi ? » – la question est posée – de cette fameuse identité nationale française. Ces deux articles n’ayant pas de point de convergence et devant se lire séparément.

Étant donné son orientation professionnelle, Francis Van Dam a publié de nombreux articles ayant trait à la psychométrie et à la psychologie. Il s’intéresse ici au cadre de vie qui a vu naître et grandir des personnalités sur trois générations et aux formes d’éducation à travers la dureté des temps. Les écrivains témoignent dans leurs œuvres de l’ambiance sociale et sentimentale/sexuelle qui prévalait alors dans leur famille et dans la société. Cela évolue. L’auteur évoque notamment Romain Gary, Armand Bernier et, plus près de nous, Joseph Bodson et son livre Marie, trente-six scènes de la vie d’une femme, dont il cite un long extrait, significatif selon lui d’une évolution dans l’évocation de la sexualité par rapport à des écrits plus anciens.
Il évoque également Guy Allix et son livre Maman, j’ai oublié le titre de notre histoire, il s’intéresse à l’apport non négligeable de Liliane Wouters, de Mona Ozouf, de Guy Goffette…

Quant à l’identité nationale française, savoir qui ce qui la définit… Pas toujours évident, l’exercice de funambule, où il s’agit à la fois de préserver l’esprit de liberté, d’égalité et de fraternité tout en excluant la menace d’invasion ou, du moins, d’envahissement – nous ne sommes plus au temps de Charles Martel – par des modes de vie et de pensée réputés incompatibles avec la profession de foi républicaine, et qui, quelquefois, le sont.
Peut-être l’écrivain belge Roger Bodart apporte-t-il un éclairage salutaire dans son ouvrage Dialogues européens : La France est une ouverture de l’esprit et du cœur, une vertu d’accueil. C’est pourquoi la xénophobie est absurde en France plus que partout ailleurs : le domaine français finit où ne règnent pas les lois d l’hospitalité. […] On naît Allemand, Russe, Espagnol : on ne peut pas le devenir. On ne naît pas Français : on le devient par un exercice de l’intelligence et de l’ âme […] // L’âme française est racinée dans un vieux limon qui vient de partout.
Voilà, dit Francis Van Dam, un credo bien éloigné des préoccupations de « tri » entre immigrants bienvenus ou moins bienvenus.

Pour fine qu’elle soit, cette plaquette aborde les sujets de manière si personnelle et si fouillée qu’il est difficile d’en rendre compte. II faut la lire pour en découvrir la teneur…

Isabelle Fable