Gaëtan Faucer, Le vin, c’est divin, nouvelles, éd. Lamiroy, coll. Opuscule, n°57.

Gaëtan Faucer a déjà derrière lui une belle bibliographie, dans le domaine du théâtre,  des pièces courtes, mais aussi des aphorismes et des nouvelles. Il a, de plus, et c’est cela son plus riche patrimoine, un style bien à lui, que l’on pourrait définir en deux mots: la brièveté, et l’abrupt. Brièveté: pas un mot de trop dans ce qu’il écrit, il économise ses cartouches. Abrupt: une page ou deux à la fin, et tout s’écroule comme un château de cartes. Les signes avant-coureurs étaient déjà là, mais nous n’y avions pas prêté attention.

Avec cela, une vitesse étourdissante, une sorte de furia, qui anime tout ce qu’il écrit. Et un sens inné de l’absurde, du non-sense, tel qu’on le trouve par exemple chez Saki. C’est un développement, rapide, inattendu, d’une situation qui ne fait rien d’autre que de dérouler ses avancées logiques.

Puisse-t-il encore longtemps nous surprendre: le spectateur n’a plus qu’à se frotter les yeux: ceci n’est pas un rêve.

Joseph Bodson