Georges Elliautou, Sans me soucier de descendre du singe, Vétilles, Cactus Inébranlable Editions

Georges Elliautou n’en est pas à son coup d’essai, Sans me soucier de descendre du singe est sa dixième publication. Ces Vétilles n’ont à mon sens rien d’insignifiant ; au contraire, elles méritent qu’on s’y arrête un certain temps. Ce sont de petits textes incisifs, parfois sous forme d’aphorismes, qui ne laissent jamais indifférents ; ils vous percutent. Certes, on peut faire la moue si l’on considère le jeu de mots ou la pensée comme faciles mais s’inscrivant tous dans la même veine, ils confèrent au recueil son ton piquant suscitant le rire, le sourire ou l’approbation mais aussi la désapprobation. Les intitulés des différentes parties ne peuvent que faire naître la curiosité : Poétique, Bondieuseries, Trépas (en arrière), Hétéroclite, Toute la lumière sur le despotisme… Un style où chaque mot a bien évidemment toute son importance. Quelques exemples démontrant l’état d’esprit railleur et cinglant de l’auteur : L’obus du char frappa la porte du poète heureusement dans les nuages. / On disposa les pleureuses en rang d’oignons. / L’égalité, mon brave, l’égalité. Ainsi vous êtes assis sur un banc comme moi sur un trône. / L’ennemi voulut bien nous laisser le temps d’avoir peur et de mourir. Et n’en déplaise à certains (je les entends déjà ricaner), ce n’est pas aussi facile qu’il ne pourrait y paraître d’écrire, sans jamais faillir, un tel recueil.

Danielle Gerard