Guy Delhasse, photos Pierre Hyart, Mons, l’enquête littéraire, éd. du Basson, 2019

Pour ceux qui l’ignoreraient (mais est-ce possible?), notre ami Guy Delhasse parcourt la Wallonie et Bruxelles, pour ramener à la mémoire, lorsqu’ils sont oubliés, pour célébrer ou faire connaître, lorsqu’ils ne le sont pas, ou pas assez, des auteurs belges qui ont hanté nos bonnes villes. Il est suivi par un groupe d’amoureux de la littérature. De plus, cerise sur le gâteau, ses causeries sont réunies en de petits livrets oblongs, de 35 pages environ, qui paraissent aux éditions du Basson, rue de l’Ange, 28, 6001 Charleroi.

Si vous en avez l’occasion, ne manquez pas de le suivre: une qualité maîtresse, la passion pour son sujet. D’autres qualités: l’entrain, l’humour, et ce je ne sais quoi qui en fait un guide irremplaçable. Guy a été éducateur, journaliste, il a amassé un nombre considérable de connaissances, de relations, d’entretiens, et son héros, Stanislas Georges, détective,sait faire parler et vibrer les gens qu’il interviewe. De plus, il vous renseignera de façon exhaustive sur les librairies et bouquinisteries des endroits qu’il visite. Il faut préciser qu’il se limite à la littérature romanesque et policière – sans cela, c’est un bottin qu’il lui faudrait écrire.

Nous avons eu le plaisir de croiser avec lui à Mons, bien des noms et des visages qui nous sont familiers, à commencer par notre amie Jeannine Abrassart, qui a des auteurs montois une connaissance vraiment encyclopédique. On ne pouvait passer sans la citer la gare Calatrava, qui prend, à mesure que le temps passe des allures d’utopie – Mons a gardé quelque chose d’espagnol, et il ne serait pas étonnant d’y rencontrer un soir de Doudou bien arrosé, au coin d’une ruelle, Don Quichotte et Sancho Pança..10, rue Chisaire: Plisnier et Bertin, prix Goncourt et prix Rossel.. Sans oublier, bien sûr, Georges Garnir , avec Tartarin est dans nos murs. Mais Garnir était originaire du Condroz, et ses romans condrusiens,,  centrés sur la nature, l’amour, la tendresse, la vie paysanne, méritent aussi le détour. Pour ceux qui l’ignoreraient, il a aussi été l’un ds fondateurs du Pourquoi pas.

Je vous laisse découvrir sans moi les nombreux auteurs de polars, la libraire, Léon Losseau et Rimbaud, Laurence Amaury (Jeannanine Abrassart, sous ce pseudo, a écrit des nouvelles qui se passent à Mons), aussi animatrice du Clair de Luth,  Chistian Neerdael, René Lemur, fut l’une des chevilles ouvrières du Beatle’s Day, et adaptateur en picard montois des chansons du groupe, qui accepta joyeusement de patronner l’opération.. Enfin, last but not least, notre amie Martine Rouhart, et un roman qui vient tout juste de paraître, de Szel Swinnen, née à Mons. Il se passe tantôt à Mons, tantôt à Verviers. Guy Delhasse rappelle également que Mons joue un rôle dans le roman Le chant des oiseaux, d’Annie Préaux.

Je n’ai rien oublié? Mais si, bien sûr: Alexandre Millon, et son roman 37, rue de Nimy, les Incroyables Florides; Philippe Yannart, le directeur de No Catiau, et Pierre Coran, qui a publié aux éditions du Rapois, à Mons, l’Ascenseur des dieux. Et, quand vous arrivez à Mons, n’oubliez pas de passer à l’Office du Tourisme: il en est peu qui soient aussi axés sur la littérature. Un excellent bouquiniste à l’Oiseau-Lire, et de fort bonnes librairies…Bref, une ville éminemment littéraire..

Pour respecter la démarche de l’auteur, je n’ai pas rappelé ceux de nos membres qui ont reçu un prix de l’AREAW: ils sont nombreux, et témoignent eux aussi de la vitalité culturelle de la ville..

Joseph Bodson

PS: Dans la même collection, qui Delhasse a aussi publié, en 2018, Charleroi, l’enquête littéraire.. Charleroi, une ville en plein essor, et qui est en train de faire mentir sa réputation de ville grise et triste. Et puis, n’oublions pas Verlaine et Rimbaud, au Vabaret vert…