Jeannine Abrassart, Le souffle du Doudou, éd. Audace, 60 pp, 9€.

doudou

Jeannine Abrassart, née à Flénu, réside à Mons depuis 1972. Elle a été enseignante, puis bibliothécaire. Membre du cercle littéraire Clair de luth, elle est titulaire de notre prix Mons/Emile Poumon. Elle a, de l’histoire littéraire montoise, une connaissance que l’on peut comparer à celle d’Emile Lempereur pour Charleroi. Dans le présent livre, elle fait le relevé de tout ce que l’on peut trouver dans cette histoire, concernant le Doudou et Saint Georges. Il s’agit là d’un fragment d’un ouvrage plus étendu, Lettres lumeçonnes, qui sera bientôt sur internet auprès des éditions Audace.

La fête comporte un élément religieux (la procession), et un élément profane (le combat du Lumeçon). A l’origine, le combat de Gilles de Chin contre le dragon, qui remonte au 12e siècle. Le dragon aurait été englouti dans le marais de Wasmes, d’où il était sorti.

Origine possible, en réalité: une épidémie de peste, au 14e siècle, aurait ravagé la ville, et Sainte Waudru l’en aurait débarrassée. Font aussi partie de la légende les hommes sauvages ou hommes de feuilles, un thème courant au Moyen-Age. Ces hommes sauvages sont fidèles au monstre.

Parmi les auteurs cités, Georges Garnir, Marcel Gillis, Louis Piérard, qui a recherché toute la mythologie de Saint Georges, René Lemur, l’un de nos membres malheureusement décédé l’an dernier. Il a écrit un livre remarquable, en picard de Mons: El vrée légende de Gilles de Chin. Jean-Marie Vermeulen, lui, évoque le vol du dragon en 1957. Et puis…le dragon voyage, on le retrouvera à Paris. Une classe d’enfants du primaire montera aussi un petit spectacle, à l’imitation du grand, Il y aura aussi une BD, une étude de l’ancien ministre Richard Miller, une autre de Charles Henneghien, Saint Georges et le dragon, une pièce en trois actes de Claire Lejeune,, le Chant du dragon, où le dragon se présente comme un personnage ambivalent, avec son bon et son mauvais côté…

L’introduction des femmes dans l’arène va susciter bien des controverses…Il est vrai que le lumeçon est symbole de contestation, de révolte. Jeannine Abrassart terminera en évoquant deux nouvelles, ayant pour auteurs Adrien d’Autreppe et Gisèle Hanneuse, parues ou à paraître dans Aura, la revue du Cercle Clair de luth, et par un recueil collectif, auquel ont participé Carl Norac, Annie Préaux et Marcel Moreau. Cette publication sera le point de départ des Rendez-vous du livre.

Il serait difficile, je pense, de trouver un autre  spectacle du folklore wallon qui ait suscité une telle  brassée de publications. Jeannine Abrassart a su en faire l’analyse avec beaucoup de clarté et de précision, et surtout, avec un enthousiasme qui entraîne le lecteur…

 

Joseph Bodson