José Havet, Etre Transparaître, poèmes, éd. Mer Bleue

Une poésie très claire, très aérée, aussi bien à l’aise dans les vers courts que dans les longs:

là-bas dans les blés/une ombre est passée/toujours je suivrai/l’ombre dans les blés//là-bas dans les blés/des mots prononcés/toujours j’entendrai/l’ombre dans les blés//là-bas dans les blés/deux cœurs dans l’été/toujours j’aimerai/l’ombre dans les blés//là-bas dans les blés/tout est pureté/elle est ponctuée/d’ombres dans les blés.

Un ton d’une grande limpidité, comme parlé pour l’air et le vent, et parent par le ton de vieilles chansons qui étaient autrefois celles du peuple, du peuple en peine et du peuple en joie, du Roi Renaud au Gentil coquelicot et A la claire fontaine.

Une poésie très légère, durable et chantante, d’une légèreté qui est signe de profondeur. Les poèmes de la première partie résultent d’un choix, d’une « décantation », comme dit l’auteur, p.9, parmi sa production plus ancienne,tandis que ceux des seconde et troisième partie sont plus récents: La première partie du recueil reprend des poèmes de mes années belges et datent de plus de cinquante ans, textes parfois légers, parfois plus sombres, ayant de-ci de-là une résonance symboliste et quelque blancheur.

Rappelons que José Havet, né en Belgique, habite actuellement au Canada, après avoir travaillé en Amérique du Sud en tant que coopérant. Il est l’auteur d’une belle étude sur Louis Daubier, et vient de fonder la revue Transparences, où il se fait le champion d’une poésie claire, compréhensible pour tous, et porteuse d’émotion (voir notre rubrique: A travers les revues).

Joseph Bodson