Laura Grimaldi, Terre d’Âmes, poèmes, L’Harmattan, préface de F Luis-Blanc, illustration de couverture de Karim Meziani ( 2023, 86 pages, 12,5 euros)

Laura Grimaldi, née à Liège de parents siciliens, propose un premier recueil de poésie engagé, ouvert sur les autres et sur le monde.
Sensible aux injustices et souffrances des peuples, elle nous livre ses constats désabusés, ses réflexions et indignations.
Habitante du monde, « Je suis arabe, juive, /musulmane et noire, /zoulou, inuit, mongole/Je suis une lettre de tout l’alphabet », elle ressent une grande empathie envers tous les exilés, « les hommes et les femmes arrachés à leurs rêves ».
Nous sommes tous si semblables, nous sommes tous frères, dit-elle, « Je suis blanche, mon frère, /mon sang est rouge, /mon cœur est là/qui bat comme le tien/au même rythme ».
« Nous sommes tous des migrants, /nous traversons tous/nos propres océans ». « Où se niche notre conscience/si plus rien n’a de sens ? », regrette-t-elle.
Rien ne l’indiffère, l’exil, les guerres aux quatre coins de la planète, les blessures infligées à notre planète terre en détresse (« ton cri est là, /ta voix se fait entendre/sous chacun de mes pas ». « Elle se lamente, la Terre / (…) /La terre, notre Terre, /nous supplie d’arrêter, de nous arrêter ».
Est-ce à dire qu’il s’agit d’un recueil plein d’ombre ? Non, car l’on sent l’espoir toujours présent, et des consolations à portée de tout être humain. A se rencontrer, à échanger, l’on s’enrichit. « Chaque âme frôlée/nous offre un petit bout de nous/Les âmes aimées/font naître d’un regard/une qualité cachée ».
Et puis il y a cette clé, universelle, qui à elle seule vaut la peine de continuer de vivre, l’Amour, qui donne « la réponse à toutes les questions du monde ».
L’amour généreux, spirituel et sensuel, qui permet à l’autre de déployer ses ailes.
« Je voulais te poser/dans un coin de mon cœur, /mais le cœur n’a pas de coin. Ainsi tu déambules/libre, /réinventant sans cesse/l’espace que tu veux occuper ».
« Que ton absence résonne/autant que ta présence/auprès de moi ».

Martine Rouhart