Liza Leyla, Traces d’un amour étoilé, poèmes, muylaerte@yahoo.com

Des poèmes d’une sensibilité très fine,des nouvelles tout empreintes d’un merveilleux léger, presque diaphane, et d’un idéalisme qui n’a rien de naïf.

Ainsi, dans ce poème intitulé Le Miroir:

L’âme de Signs and Stones / Se reflète dans l’eau du lac / aux buissons folâtres // Les saphirs de l’âme / font un saut printanier / dans le vase illuminé / dans le vase illuminé // L’homme qui dort / d’un sommeil éternel / en oublie de se lever // La chaise au veston vert / dévoile une image / d’éternelle attente // Les maisonnettes sous le pont / tendent leurs lucioles / aux passagers invisibles.

Pour un peu, ce texte semblerait sorti du pinceau d’un impressionniste, ou d’un Verlaine en veine de Stilles Leben. Chaque poème semble engendrer son propre rythme, que ce soit sur quatre ou cinq strophes, avec des vers de longueur différente. Rien de forcé, rien de trop appliqué, tout est réel ici, pourrait-on dire.

Il en va de même dans les nouvelles qui suivent, à la clarté indécise, avec parfois une sorte de tremblement, ou d’hésitation sur le sens des mots, ce qui n’est pas sans charme. L’emploi constant de l’imparfait, ou lieu de l’alternance avec le passé défini, alourdit peut-être un peu le récit, qui semble pris ainsi dans une sorte de gangue temporelle, une sorte de passé continu, sans fin

Et le tout se termine par une question angoissée à propos de la liberté, ou de ce qu’il en reste, Mais malgré tout, A l’horizon / se lève un nouveau jour, / un nouvel espoir…Rien n’est jamais acquis à l’homme, sans doute, mais rien n’est jamais définitivement perdu, non plus.

Joseph Bodson