Lorenzo Cecchi, Comme un tango, roman, éditions Traverse, 2021 (préface de Patrick Delperdange)

Sans doute le livre le plus attachant de Lorenzo Cecchi.
Une livre-mémoire, un hommage à sa famille, un livre passionnant à lire. L’auteur, regardant loin en arrière, fait en quelque sorte le point, arrivé à cette page de sa vie. Il nous livre beaucoup de lui, de son enfance, de sa jeunesse et de sa vie d’adulte jusqu’à aujourd’hui. Ce livre raconte tout simplement, avec talent et sincérité, la vie d’un homme, Lorenzo. Il donne aussi bien des éclairages sur le contenu de ses précédentes publications.
La première partie, allant de de 1947 à 1974 (partie déjà éditée en 2014 et remaniée), nous offre à lire une chronique retraçant des décennies d’immigration italienne, à travers le prisme d’une histoire familiale et de plusieurs destins individuels.
Comme toujours avec Lorenzo, ses personnages sont authentiques, on a l’impression de les avoir vraiment rencontrés. Sa façon de raconter, souvent touchante, sonne juste et a l’accent du vécu. A l’instar d’écrits précédents, il brosse de façon très vivante le portait d’un monde et d’une époque, mais il nous fait surtout entrer dans l’intimité et la vie d’une famille dans ses hauts et ses bas, dans ce qu’elle a de plus ordinaire et en même temps d’unique.
C’est la deuxième partie (allant de 1975 à 2019,) retraçant en plusieurs épisodes/petites touches successives, son parcours d’homme et sa carrière artistique et professionnelle jusqu’à son installation à Chastre dans le Brabant Wallon, qui m’a le plus émue.
Sans doute parce que, côtoyant cet auteur depuis quelques années, il est devenu un ami, et que je croyais savoir déjà deux ou trois choses…
L’écriture, particulièrement fluide – émaillée de passages et dialogues en langages plutôt savoureux- accroche dès la première ligne et empêche de lâcher le livre avant la fin. Car, comme le dit Patrick Delperdange dans sa préface, « Si Lorenzo Cecchi est bien évidemment un homme, il est tout aussi évident qu’il s’agit d’un écrivain ».

Martine Rouhart