Louis Savary, Je n’écris pas de main morte, Les Presses littéraires, 102 p., 15  €

Louis Savary, tel qu’en lui-même…et toujours pareil à lui-même…
Il évoque, sans nul doute, un de ces bretteurs du temps passé, du temps des Trois Mousquetaires. L’oeil vif, l’oeillet à la boutonnière, toujours prêt à dégainer, et à décocher le fameux coup de Jarnac, le coup décisif. Comme cela se disait à propos de flèches, omnes vulnerant, ultima necat. Toutes blessent, la dernière tue.
Ecoutons- le donc:
de l’improbable
pour m’enfoncer dans l’inconnu
je m’écris chaque jour
sans oser me répondre (p.14)

Et puis, qui l’eut cru, le voici transformé en saint François:
mes premiers poèmes
étaient à ce point obscurs
que je préférais écouter
le chant des oiseaux
plutôt que de me relire

et puis la solitude, et l’embarras de la parole:
si seulement je savais
ce qu’il me reste à dire
pis encore
à qui le dire

et pour terminer:
je ne me sens pas obligé
d’écrire le mot fin.

Au revoir donc, mon cher Louis.

Joseph Bodson