Marcel Detiège – La malle aux souvenirs – Ed. Michel frères – 141 pages

L’auteur nous ouvre sa malle, pour nous faire découvrir ses anciens poèmes, une moisson de textes d’inspiration et d’allure variées, musant et s’amusant  à tricoter les mots du quotidien, jaspés de mots plus rares, qui interpellent.  Très à l’aise pour gambader à sa guise entre les barrières raides de la prosodie, qu’il franchit allègrement, sous un masque de poésie classique, il n’en fait qu’à sa tête : point besoin de rimes, les pieds sont faits pour danser, pas pour compter.

« Je m’écoute parler / Ainsi que l’on s’avine / Et m’enfuis les yeux clos / Chevauchant le sarcasme. »

« Cultivons ce qu’on nomme / En des lieux moins austères : / L’esprit de comédie »

Tantôt il nous emmène dans un marché plein de couleur et savoure la vie à plein tube, tantôt il s’interroge gravement : « Qui sait au point du jour  / S’il en verra la fin ? »

Pour finir par « rien dans les mains, rien dans les yeux / rien qu’un peu d’oxygène bleu / dans le chapeau pointu d’un gnome » « rien que la rose et ses épines / et la fumée incantatoire / d’une pipe en terre cuite »…  L’apaisement ?

Vivons si m’en croyez, n’attendons à demain.

Isabelle Fable