Parme Ceriset Amazone d’Outre-monde, , éd Tarmac, 2025, 66 pages, 15 euros
Dès les premiers vers, l’on reconnaît la plume de Parme Ceriset, vivante, vibrante, lyrique, exaltée ; un recueil écrit de bout en bout comme on raconte une grande épopée, une sorte de fin des temps apocalyptique.
La poète (« Amazone, panthère, ours, animal ») en appelle à la mythologie et à l’imaginaire sans limite pour sonder les facettes multiples de la condition humaine. L’on ressent une urgence, dans son écriture, pour dire les guerres, les injustices et les drames du monde, mais aussi sa beauté infinie et ce qui contribue à le sauver, à nous garder de tout, l’Amour, et l’éternelle renaissance. On se trouve véritablement au bord d’un monde qui semble sans cesse basculer « entre la mort et l’extase » (comme le dit le sous-titre). « La vie est une fête entre deux tempêtes, entre deux saignées ».
C’est un livre de feu, de femme guerrière, de combat. Un combat farouche qu’elle a livré personnellement il y a quelques années pour contrer, tenir tête aux épreuves et meurtrissures physiques. Elle donne à cette lutte une dimension universelle, presque sacrée, en y englobant le genre humain, et en particulier la foule des femmes brimées.
Partagée entre un désir de fuite vers « l’azur, le bout du tunnel » ou d’autres rivages « où le temps se souvient des disparus, des existences piétinées, des rivières asséchées », et sa volonté d’espérance, Parme Ceriset avance, elle marche en dépit de tout ; « libérée de tout carcan » (…) elle « marche en étoile rendue à l’univers/ le soleil dans les mains ».
La puissance des mots ne peut que frapper le lecteur lorsqu’il songe à la poétesse au visage doux et à la silhouette fragile, « femme-colibri avec la force d’un aigle », « âme de fauve, corps de coquelicot ». Un recueil puissant et plein de vertige.
Dans l’épilogue, elle prend la peine d’expliquer dans un long poème le sens de sa « plume Amazone », « Une plume engagée dans un rêve humaniste, un fruit de Voie lactée cueilli au verger noir, qui distille en chantant ses pensées utopistes, pour faire gagner la vie et triompher l’espoir ».
Martine Rouhart