Parme Ceriset Danse ardente éditions Les Chants de Jane (06/2022, 28 pages, 5 euros)
Il y a, dans ces textes de Parme, un ton jubilatoire à aimer, à prendre pour fiction un couple défiant le destin dans des conditions de guerre.
L’imaginaire rejoint ici de tristes et présentes actualités avec l’espérance d’un retour à la paix pour toile de fond : « Ils sèment des essaims d’abeilles/ sur le passage de l’ennemi/ ils rêvent que la vie reprenne/ que la guerre fonde la nuit/ comme neige au soleil », le tout énoncé avec une évidente poésie.
Le rythme se distille avec force entre « chair à canon » et « danse » tandis que Parme prend des poses universelles pour transcender l’Amour qui peut, bien sûr, être ressenti et partagé quel que soit le contexte : « Danse, danse, danse/ elle te veut:/ elle cueille une étoile/ et la mange ».
Le texte est écrit en 28 pages proposées en autant de ritournelles à presque donner ce tournis positif qui donne à la vie triomphante un éclat de jouissance quand on peut songer également aux guerres personnelles ou quotidiennes surmontées : « Elle sait qu’elle est née guerrière de l’espoir/ que la joie coulera dans ses veines/ jusqu’à son dernier soir ».
Il y a chez Parme, comme dans ses autres œuvres, cet esprit de vaincre en toute circonstance : « Elle a mordu la mort/qui avançait sur le chemin/ son ombre immense de néant ».
L’ambiance générale m’a fait penser au film de Jean-Pierre Jeunet « Un long dimanche de fiançailles » adapté à partir du roman de Sébastien Japrisot (avec Audrey Tautou et Gaspard Ulliel dans les rôles remarqués en 2005 lors de la cérémonie des César et Marion Cotillard).
Guerre et nature se rendent ainsi complices, sans le vouloir, à éterniser de brulantes attentes quand Parme dit avec la même espérance : « Elle attend le soleil/ en sa robe de songe » révélant ainsi également l’éclat d’une lumineuse féminité.
Même s’il arrive à la mort « d’arracher les ailes des anges », l’auteure attendra leurs lentes repousses, sûre de ce « sang qui palpite et crie dans les veines ».
La lisant, je songe à cette phrase de la poétesse Kathleen Van Melle (1964- +1988) ; « J’avais raison/ tout n’est que survivance » et que Parme, à sa façon, exprime de cette façon : « A la vie, éternellement ».
Patrick Devaux