Patrick Parmentier – La chambre sourde – éditions Memory – 190 pages – 17 €

Ce roman nous conte l’histoire d’une femme très spéciale. Pianiste virtuose, elle gagnait plus d’argent que son mari, pianiste moins doué, ce qui provoquait des tensions et finit par aboutir à un  divorce. Dès lors, notre héroïne va se consacrer à sa carrière, à son amant, à l’augmentation de sa fortune, dont elle cache soigneusement l’importance à ses enfants, et va mener une vie sentimentalo-sexuelle effrénée, alignant les hommes « comme des balises ». Mais la vieillesse la rattrape au tournant et la voilà impotente, résidente d’un dépotoir à déchets, comme elle dit, où elle apparaît plutôt odieuse. Pourtant, elle a du cœur, à sa façon, du moment qu’elle puisse régenter tout et tout le monde. Elle aime et donne comme elle l’entend et quand elle le décide. Quand elle voit arriver la fin inéluctable, prévue pour très bientôt à cause d’un cancer soudainement déclaré mais fulgurant quand même malgré son âge avancé, elle décide d’organiser de façon très précise la fin de sa vie. Une véritable mise en scène, avec retraite secrète, soins palliatifs pour ne pas souffrir et garder la tête assez claire pour poursuivre la rédaction de son récit de vie et faire de sa mort une apothéose. Quand on disait qu’elle était spéciale…

Le récit est malheureusement truffé d’obstacles qui dérangent. Outre les multiples anicroches sur lesquelles on trébuche sans arrêt (fautes de français, d’orthographe, d’accord, de sens…qui ont toutes échappé à la correction), les longueurs de certains passages ou dialogues et la singularité de l’aventure même nous emmènent loin d’une réalité vraisemblable et crédible. On pense plutôt à un conte, une longue fable théâtrale présentant les facettes d’une femme multi-face, où tous les traits sont un peu forcés… peut-être pour nous apprendre à ne pas juger sans savoir.

 

Isabelle Fable