Pierre Bragard, Traces, roman, éd. Audace, 2023, 128 pp., 15 €.
Un roman qui ressemble à un roman policier, mais…Un roman policier quand même, puisqu’il y a un mort, et soupçon de meurtre, avec une enquête menée par un inspecteur d’assurances et son jeune adjoint. Un curé, qui plus est, ce mort, à la santé florissante. Un corbeau, je veux dire un(e) scripteur(se) anonyme qui accuse un(e)certain(e) B…
Un récit subtil, qui a ses références : le groupe des investigateurs, héros du polar, voisins de ceux de l’Olympe, puisqu’ils se prénomment Achille (Talon), Jules (Maigret), Hercule (Poirot), Nestor (Burma)…et Pierre Bragard décrit à merveille les étapes de la formation du nouvel Achille, son jeune héros.
Mais le roman a aussi son côté régionaliste, car l’action se déroule entre Forchies-la-Marche et Beaumont, rappelant au passage un épisode célèbre de l’histoire de cette ville : Beaumont, ville de malheur. Arrivés à midi, pendus à une heure.
Et ce n’est pas tout : le régionalisme, comme bien souvent, nous entraine vers des pays où l’on n’arrive jamais, notre héros mélange ses souvenirs, se perd dans les rues, confond les maisons, et tout finira dans un climat très dhôtelien : Nulle part, le Village Pathétique, les Rues dans l’Aurore, si, si, c’est tout près, et il y a même une histoire d’amour perdue dans les brumes du passé, et qui ne cherche qu’à refleurir. Mais là, je ne vous en dirai pas plus, c’est la cerise sur le gâteau…
On ne s’ennuie pas, chez Pierre Bragard, suivez les traces, vous ne serez pas déçus.
Joseph Bodson