Sabine de Coune et Joël Thiry, Le premier Noël de Polochon, par Sabine de Coune et Joël Thiry. Musée de la Parole en Ardenne, rue du Chant d’Oiseaux, 3, 6500 Marche-en-Famenne. www.museedelaparole.be

Tout commence au marché de Bethléem, où nous faisons la connaissance de Polochon, un magnifique âne gris. Et c’est lui qui, de péripétie en péripétie, va nous faire revivre tous les événements de la Nativité. Il faut dire qu’il a pour ami Placide, un boeuf, qui transporte les légumes de la ferme. Le récit lui-même est en français, mais les dialogues en wallon, ce qui rend le livre accessible aux débutants les plus jeunes dans la lecture du wallon.On ne compte pas les bévues des deux compères, qui croquent à belles dents les carottes que porte saint Joseph,  Du coup, l’âne se trouve engagé pour une semaine au service du saint…C’est ainsi que l’âne assistera à l’apparition de l’âne annonciateur de la Nativité…

Mon dju todi…Kéne afêre à Nazareth!, soupire polochon, ce qui vous donne une ide du ton familier sur lequel se déroule le récit. Celui-ci va se poursuivre, de péripétie en péripétie, jusqu’à la naissance de l’enfant. On notera que les envoyés d’Hérode, aussi gaffeurs que l’âne, se voient menacer d’être envoyés en Ardenne, où les Gaulois sont particulièrement féroces..

Après la visite des rois mages, ce sera la fuite en Egypte, que souligne une jolie comptine en wallon:

Hérode, léd coco! / Èvôye po l’Ejipe ou l’ Congo /Á galop so mès sabots / Li p’tit  Jézus so m’ dos.

Les dessins sont ravissants, et soulignent fort agréablement le texte. Je m’en voudrais de ne pas mentionner la chanson de Polochon, à propos de fruits et de couleurs. Elle est ravissante, la musique s’y trouve aussi, et l’invitation à chanter avec lui. Mais les ânes ne chantent pas? – Non, bien sûr, sauf la nui de Noël, pendant laquelle tous les animaux retrouvent la parole qu’ils avaient perdue. Les ânes, eux, ne brayent plus cette nuit-là: ils chantent. Un peu faux, mais ils chantent tout de même.

 

Joseph Bodson