Taya Leon, La terre travestie, poésies, Ed Taya avec le soutien des éditions Traverse, illustré de gravures de CeeJay, 12 euros

 Taya (de son vrai nom Tamara Frunza) est née au cœur de Carpates. L’amour des mots lui a été légué par son père, le poète roumain, Dimitran Frunza, et l’on peut dire que la poésie l’habite depuis toujours.

« Dans le passé de ma vie/je survolais aveuglément/les marches du temps. /Je n’étais qu’une enfant/innocente et impatiente/de toucher le ciel et l’amour éternel/de découvrir la vie/et le destin comme un festin. /Ce passé, de mystère enrobé, me fascinait. /Le présent subitement émergeant/achemine mes pensées/mûrissant au soleil. »

Même si ce n’est pas sa langue maternelle, elle n’écrit qu’en français.  La première fois que j’ai rencontré Taya, ce fut il y a quelques années à Bruxelles, à un atelier de Haikus. L’on sentait déjà tellement en elle, ce désir, ce besoin de vivre en poésie et de l’exprimer, alors qu’à ce moment elle maîtrisait encore difficilement notre langue.

Quel beau chemin parcouru depuis ! Poussée par sa passion, à force de travail et d’obstination, voici son premier recueil. Emouvant. D’autant plus qu’il est dédié à son grand ami (qui était aussi le nôtre) JC Crommelynckx, dit CeeJay. C’est lui qui le premier a cru en elle, qui l’a accompagnée et soutenue jusqu’au bout dans son projet poétique.

La poésie de Taya est imagée, colorée, embrasée, toujours pleine de cœur. Sans cesse à la frontière du monde réel et de ce lieu élevé, un peu magique, où finissent les nuages.

« La lune m’invite sous sa couronne/d’éblouissante lumière/touchant mes sentiments intemporels / (…) /L’odeur d’éther venue du ciel/J’abrite avec ferveur dans mon cœur/la recherche de l’âme sœur. /Je glisse sur la pente d’un songe/s’égare mon vieux secret/ d’impérieux désirs inachevés ».

Martine Rouhart