Voyages au cœur de… par le Club Auteurs Édilivre Belgique, Édilivre, 2014

Rédiger une courte histoire de quelques pages – une moyenne de 10.000 signes – peut paraître à première vue chose aisée. Il n’en est rien. C’est ce qui ressort de la lecture de ce recueil publié chez Édilivre par une réunion de seize auteurs belges, tous inconnus, mais qui aspirent à la notoriété.

Pour écrire une nouvelle, il faut un sujet, pas forcément original, mais dont au moins un élément soit inattendu ; il faut ensuite construire une intrigue qui se prête à un dénouement rapide, tout en maintenant le suspense jusqu’à la dernière minute ; il faut enfin être capable d’écrire sans faute orthographique ou grammaticale.

Quelques auteurs de ce recueil ont réussi à relever le défi, mais pas tous hélas ! Plutôt que d’attribuer bonnes et mauvaises notes, au risque de me fâcher avec l’un ou l’autre, je donnerai  ici une analyse sommaire de quelques-unes de ces nouvelles qui me semblent réussies, ce qui ne signifie pas que toutes les autres soient ratées.

Avec El Nino de la espina, Guy Rombeau signe une histoire simple par son contenu : une rencontre amoureuse. Le thème n’est pas original, mais il est évoqué avec habileté et le dénouement, tragique, inspire au personnage principal un poème d’amour.

Alain Magerotte imagine un Voyage au cœur de l’enfer. Mais l’enfer n’est pas celui auquel on s’attendrait. C’est original, bien construit et bien écrit.

Pour son Voyage au cœur d’un cimetière, Sophie Dubois prend le contrepied de la démarche logique du visiteur de cimetière, qui est d’apporter des fleurs. Elle y introduit de surcroît un élément fantastique : les morts se réveillent dans un mouvement d’indignation qui oblige le visiteur indélicat à battre en retraite. C’est original et bien construit.

Mentionnons encore Voyage au cœur d’une nuit brugeoise de Willy Goerlich : l’itinéraire d’un couple en mal d’enfant dont l’attente se concrétise soudainement dans un contexte empreint de mystère. Les références artistiques enrichissent le récit.

Toutes ces nouvelles devaient répondre au thème Voyages au cœur de … Certaines s’inspirent de faits divers, ce qui n’a rien à voir avec l’écriture romanesque. Il faut en outre déplorer qu’Édilivre ne relise pas les manuscrits, sauf contre rémunération.

Jacques Goyens