Eric Dejaeger, De toutes mes farces, irréflexions, Cactus inébranlable,2020, 70pp.,10  €

Inébranlable, Eric Dejaeger, et d’une spontanéité irrésistible. Ni le temps, ni l’espoir, ni le désespoir; ni le confinement, ni le déconfinement, rien ne le trouble ni ne l’émeut. Bref, tel qu’en lui-même…

Peut-être toutefois, un peu plus amer, un peu plus vindicatif, que ce soit vis-à-vis de l’école, ou du reste du monde:

Les parents veulent toujours plus de pouvoir dans l’école. Ils ne désirent malheureusement pas enseigner.

Je n’obéis pas. Je respecte qui en vaut la peine.

Les consignes, ce sont des bouteilles vides, et je déteste ça.

Les gens qui jadis avaient perdu le nord sont maintenant à l’ouest.

Apprends à dire NON! plutôt que d’être accro à ton réseau social.

Bien que retraité depuis quatre mois, les bêlements des moutons de mon voisin me rappellent sans arrêt la salle des professeurs.

On y retrouve – et là, je me dispense de citer, ses amours de toujours: Scutenaire, la Chimay bleue. Mais aussi, plus accentué, une sorte de taedium vitae, de découragement, peut-être, devant la bêtise ambiante, et d’auto-dérision:, et l’aphorisme, avec la Chimay bleue est le seul remède qui fonctionne encore:

Le geste préféré de la Grande Faucheuse: ankourager. 

Un coup de cafard? Deux ou trois Chimay blues et ça repart!!

Se moquer de soi en faisant rire les autres, c’est du bonheur.   – Se moquer des autres en riant tout seul, ça marche moins bien.

Quand le jour m’a vu, il a failli ne plus revenir.

L’homme est un homme pour le loup.

L’aphorisme est un roman qui a pris comme coach un diététicien.

L’aphorisme ne se taille pas comme une pierre précieuse. C’est un éclat de lave refroidie qui doit rester brut.

Trois cuillerées à soupe avant d’ailer coucher, pour les misanthropes et les insomniaques. Ça, c’est moi qui vous le dis.

Joseph Bodson

 

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