Hommage à Émile Lempereur, (1909-2009), Liège, Société de langue et de littérature wallonnes, 2014, Mémoire wallonne, n°17. 7, place du XX Août, 4000 Liège.

lempereur

Dans son avant-propos, Jean-Luc Fauconnier retrace en ses grandes lignes la longue et féconde carrière d’ Émile Lempereur, décédé à la veille de son centenaire: poète, créateur, notamment en adaptant des pièces du répertoire liégeois, critique littéraire, mémoire vivante de la culture wallonne. Mais surtout, l’homme, le poète, le président de l’Alliance littéraire wallonne de Charleroi. Il allait surtout marquer son époque par un retentissant rapport présenté à Charleroi, en 1933, lors du Congrès de littérature et d’art dramatique wallon: Du renouvellement des sources d’inspiration dans la poésie wallonne. Un titre modeste à première vue, mais qui allait bien plus loin qu’il ne laissait à penser: il s’agissait de rien de moins que de rénover notre poésie, pour la mettre au niveau des « grandes » poésies européennes et autres. et, si l’on jette un regard en arrière, on peut juger qu’effectivement la mission a été accomplie: toute une pléiade d’excellents poètes, Willy Bal, Jean Guillaume, Émile Gilliard, Albert Maquet, et bien d’autres encore en ont fourni la preuve. Jean-Luc Fauconnier, dans Les interventions d’Émile Lempereur lors des congrès de 1933 et 1934 de l’Union nationale des Fédérations wallonnes, analyse en détail les réactions nombreuses, tant négatives que positives, suscitées par ces interventions, qui ont marqué un tournant important de notre culture. Quant à lui, Michel Meurée s’attache au dramaturge: Émile Lempereur et le théâtre en wallon. Il y souligne son rôle d’adaptateur du théâtre wallon liégeois en carolo, ainsi que ses nombreux articles de critique qui ont mis ce théâtre en valeur. Tout cela sera synthétisé en 1980 par la publication à l’Institut Jules Destrée des Aspects du théâtre wallon contemporain. Jacqueline Lempereur, dans Émile Lempereur, mon père, nous rend plus proche l’écrivain, depuis sa prime enfance, au Tiène Robô, à l’École Moyenne de Châtelet, son pacifisme et sa correspondance avec Giono, la captivité à Greifswald, et puis, une fois rentré, les séances de cinéma, les opérettes, l’aide apportée à Jacqueline lorsqu’elle travaillera à un mémoire, à Liège, sur la Toponymie de Mettet. Enfin, Jacques Lardinois, avec sa précision habituelle, se livrera à une analyse très poussée de la langue de Lempereur, sous le titre modeste de Quelques considérations sur le wallon utilisé à Châtelet. Une zone intermédiaire, pourrait-on dire, entre le wallon central et l’ouest-wallon, plus précisément la région de l’Acoz et de la Biesme, avec ses variations fréquentes, notamment dans les conjugaisons, entre les formes du namurois et celle de l’ouest-wallon.

Ces différentes interventions  sont reprises d’une semaine d’hommage organisée par la Ville de Châtelet et l’Association littéraire wallonne de Charleroi à la Maison Magritte du 8 au 17 juin 2012. avec exposition d’œuvres d’artistes de Châtelet et sa région, et, le 16 juin, une séance organisée par la Société de langue et littérature wallonnes.

 Joseph Bodson