Quelques fougères primitives plus loin, ô surprise…
« Tiens ? Vous ici ? »
« Avez-vous entendu les dernières nouvelles ? Qu’en pensez-vous ? »
« Oui, le continent bouge, à n’en pas douter! »
« Il nous faudra nous serrer encore davantage… La terre manque… Les bipèdes pullulent… Mais tous n’ont pas notre chance : ils ne volent point! »
« Que de bruit ! Marchons… Sans doute seront-ils moins nombreux par là ? »
« Marchons, oui… Avancer… Il faut marcher et marcher encore, chercher et chercher encore… Mais quoi ? La paix ? Le silence ? Où les trouver ? »
« Pensez-vous que cela se passerait mieux si on faisait quelques chose ? »
« Personnellement, je préfère ne plus voir tout cela… Cela ma hérisse les plumes ! »
« Ami, ne perdez pas espoir… Surtout ne baissez pas les ailes… Tant qu’on ne vous les rogne point, vous pouvez encore vous envoler ! »
« Peut-être avez-vous raison… Songeons à Chagall, à ses personnages qui s’évadent… A l’espoir qu’il rêve au-delà de la tourmente… Vivons tant que la vie nous est accordée…
Vivons ! »
« Oui, mais il est parfois préférable de ne pas s’éveiller certain matin d’une certaine nuit… Qui a dit que, pour vivre heureux, il faut rester couché ? Un sage, c’est sûr ! »
« Oui… Dormir, bonne idée ! Faites ce que vous voulez, mais moi je rentre chez moi et retourne dans mes plumes! »
Textes et photos : Mireille Dabée.
A suivre… la semaine prochaine !