Annemarie Trekker, Charly et la beauté des défis, récit, éditions Academia, 2024, 108 pp, 14, 50 €.

Charly, c’est un ravissant King Charles – vous savez, ces petits chiens aux longues oreilles, si affectueux, si sympathiques…et empathiques. Quant à Annemarie Trekker, vous la connaissez, ne serait-ce que de nom, de par les ateliers d’écriture qu’elle mena à bien à Tellin et dans le Brabant wallon, sous le pavillon de Traces de vie, peut-être aussi par le périodique Quatre millions quatre, qu’elle dirigea de main de maître avec son époux, Philippe…Mais c’est aussi une femme sensible, à l’écoute de son temps, et qui a traversé, tout au cours de sa vie, bien des épreuves.
C’est un peu cela qui transparait dans le présent livre : des défis, ils ont dû en traverser beaucoup, avant d’aboutir, dans les dernières pages, à cette villa de Menton, un défi, elle aussi, mené à bien.
« Ce fut une belle période de sa vie, celle où elle a rencontré Philippe. Elle tente de rembobiner le fil des ans et d’y replonger…mais rien ne vient. Elle va poursuivre son voyage d’enfance à Menton. » En effet, elle y était allée en vacances avec ses parents : et voici son père qui veut lui apprendre à nager, les balades, la glace au citron, Bambino de Dalida, …et l’encyclopédie Tout l’Univers. Et puis, à présent, cette visite à l’hôpital, avec Philippe, souffrant du cœur, et ce regard d’une lucidité impitoyable qu’elle porte sur elle-même. Et ce sera là, dans cette lucidité, qu’elle trouvera la force de rebondir, la résilience, et ce long défi – un de plus – qui la ramènera à Menton. Ce sont bien là ses deux qualités essentielles : la lucidité, et le courage, qui font de ce livre une belle leçon de vie. Rien d’étonnant, bien sûr, à ce qu’elle ait aidé tant de personnes à remonter le courant de leur vie, à en faire le récit. « Laisser tomber l’obéissance », même aux médecins, quand c’est nécessaire. Et bien sûr, entre elle et Philippe, ce lien de l’amour, qu’elle caractérise avec discrétion, p.21 : « Entre elle et Philippe, un fil d’argent se balance, en apparence fragile mais terriblement résistant. » Sans oublier la beauté des paysages d’Ardenne, p.22 : « Ils ont tenu une bonne dizaine d’années, mais surtout ils en ont gardé des étoiles dans les yeux. Ils avaient esquissé ce rêve de vivre ensemble, dans une vieille bâtisse au milieu de grandes forêts. Ils y sont parvenus, le défi est à présent de maintenir la voie tracée, créativité et audace entremêlées. »
Bien sûr, je ne vais pas tout vous raconter : l’arrivée du petit chien, Charly, la chute de Philippe, la belle aventure de la rencontre avec le maître des vitraux…Je vous laisse continuer sans moi, jusqu’à l’épanouissement du rêve…Un bien beau livre qui donne envie et courage de vivre.

Joseph Bodson