André Stas, Eric Dejaeger, Sornets, illustrations de Jean-Paul Verstraeten, R.A.

Quant à André Stas et Eric Dejaeger, en leurs Sornets, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère, et que chacun en prend pour son grade. D’Amélie Nothomb à l’ineffable Donald, sans oublier Emmanel Macron, ils sont gâtés, chouchoutés, en ces sonnets très classiques, – j’allais presque dire clachtiques – qui nous ramènent presque aux bons vieux temps de Rabelais, ou des abbés libidineux et libertins du 18e siècle; avec, florissant à foison, toute une moisson d’organes et de colifichets que, comme disait Brassens, rigoureusement ma mère m’a interdit de nommer ici…

Mais les deux compères – on imagine mal en effet, ici, Dejaeger sans Stas, ou Stas sans Dejaeger, ils s’entendent comme larrons en foire, c’est le cas de le dire ou jamais – ne se contentent pas de vilipender, ils célèbrent aussi: quoi? Vous l’aurez deviné, le vin, la bière, et pas n’importe laquelle: la Chimay bleue, l’Orval, le tabac, le langage vert, l’accent local, et mille autres choses encore, plus défendues les unes que les autres, que je préfère vous laisser découvrir par vous-mêmes. J’aurais bien trop peur de les profaner…le sacré, ça se perd…

Joseph Bodson