Corinne Hoex, Elles viennent dans la nuit, éd. Esperluète, ill. Kikie Crèvecoeur.

Qui maintenant marche quelque part dans le monde
Sans raison marche dans le monde
Vient vers moi

Rilke

 

Un sonnet. De brièveté. Un de ces poèmes à forme fixe, du Moyen-Age ou de la Renaissance, avec ces vers qui reviennent, comme en écho d’une strophe à l’autre, d’un poème à l’autre. Virelai ou sarabande. Le temps a laissié son manteau…Nudité du ciel de nuit, nudité du temps, nudité de l’âme et du vent, dans leur solitude…

Un lait d’étoiles…Une photo de Reeves…un brouillard d’ étoiles…Diatomées…Brouillard ou bouillon…Et l’on rêve à des noms…Orion fleur de carotte…Bételgeuse…Antarès.

Oui, comme un écho, lent à se faire, lent à se taire, mais qui revient, proche ou lointain, avec des sonorités étouffées. Et toutes les comparaisons, toutes les métaphores, se perdent dans des lointains qu’on ose à peine effleurer. Ici, les sonorités mêmes, par leur douceur, éloignent. Nombre de vides, d’élisions qui prêtent à rêver.

Oui, cette musique lointaine, mais qui fait rêver aussi à d’autres plus éclatantes. Une voix. Corinne Hoex.

Joseph Bodson