Eric Allard, La maison des animaux, Opuscule 162, éd. Lamiroy, 4 euros

 

Passionnée par la défense de la condition animale, le titre de l’opuscule de Eric Allard ne pouvait que m’attirer. La maison des animaux, une phrase chaude et ronde, un refuge pour ces êtres « dits inférieurs ».

On aurait envie de rencontrer en vrai le héros-narrateur, timide, un peu maladroit mais secrètement lucide, cette étonnante Noémie et, bien sûr, les héros à quatre pattes, Xanthe, cheval de course à la retraite et Aslan, vieux lion malade ayant connu l’enferment d’un zoo et que bercent désormais de lointains rêves de jungle. Tout ce petit monde occupe en apparente harmonie les divers étages d’un même immeuble.

Un récit rythmé par de petits et d’assez énormes rebondissements, raconté d’une belle écriture vivante et ayant largement recours aux métaphores et à l’humour.

Un conte un peu fou comme le sont les contes, mais pas loufoque ; une réflexion, moins sur la condition animale proprement dite que sur les droits qu’il conviendrait d’octroyer à nos amis de poils et de plumes.

Faudrait-il vraiment se réjouir (pour eux) que les animaux (voire certains végétaux tels que les arbres) bénéficient des mêmes droits que les humains, et que les humains les traitent… comme ils peuvent traiter leurs semblables ?

Une interrogation qui n’est pas qu’abstraite, que certains se posent de plus en plus de nos jours et qui est loin d’être résolue.

Car la nature des relations entre l’homme et l’animal est tronquée par une loi irrésistible : l’on aborde la condition des animaux en y projetant son propre univers mental, en définissant leurs soi-disant insuffisances par rapport à la condition humaine…

Nous les connaissons si mal. Humaniser les animaux…, la clé de leur bonheur, vraiment ?

Martine Rouhart