Béatrice Libert, Où va la lune quand le jour se lève, Couleur livres, illustrations de Sylvie Kyral.

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Béatrice Libert nous présente – pardon, présente à nos enfants ou petits-enfants – une lune un peu narquoise, facétieuse, en un mot, lunatique. Si nous avons fini par y marcher, elle, ça fait bien longtemps qu’elle nous parcourt de ses rayons, de sa lumière cendrée. Et la citation de William Blake (mais oui!) mis en exergue nous le confirme: La lune, comme une corolle, S’ouvre en extase et, sans parole,/Rit à la nuit dans son sommeil.

C’est tout petit que l’on apprend à rêver, à fabuler, et un petit livre comme celui-ci constitue une invitation, une initiation, et les dessins narquois de Sylvie Kyral le complètent fort bien. Ecoutons-la plutôt:

Est-ce qu’elle a peur des fantômes? demanda Solange.

Bien sûr, répondit Grand-Mère! Elle a surtout peur des fantômes qui surgissent du brouillard givrant, très tôt le matin. Alors, elle se cache derrière le masque d’un clown blanc qu’elle garnit d’un nuage couleur argent.

Et le texte de Béatrice Libert se clôture joliment:

Alors, quand s’ouvrent les livres des enfants, elle en profite gaiement: elle bondit au beau milieu des pages, elle s’y prélasse dans des  histoires qui n’ont pas de fin…

Joseph Bodson