Bulletin annuel des Amis de l’Ermite de Resteigne

Le bulletin annuel s’ouvre sur un hommage rendu à Guy Muraille, Président fondateur des Amis de l’Ermite de Resteigne, récemment décédé.
La plupart des articles sont signés Pierre Jodogne. Le premier évoque une visite qu’aurait faite à Resteigne l’empereur Joseph II en 1781, telle qu’elle est rapportée dans L’Agriculteur de la Province de Luxembourg. Une étude historique approfondie a permis d’établir le caractère imaginaire de ce récit. Si Joseph II a bien visité les Pays-Bas en 1781, incognito, il ne s’est pas arrêté à Resteigne.
Un second article de Pierre Jodogne est consacré à Joséphine Raymond, mère de l’Ermite, et sa famille. Elle était née à Namur le 31 janvier 1750. Saluons ici le souci du détail historique qui a permis de reconstituer le parcours de vie de cette branche de la famille d’Edmond d’Hoffschmidt. Documents d’archives et illustrations abondent pour étayer la vérité historique. Joséphine Raymond repose au cimetière de Lesve.
Bruno Marée, trésorier de l’Association, signe un article consacré à une tasse avec soucoupe, décorée par Joséphine de Goër, nièce de l’Ermite. La décoration représente l’Ermitage. Ici aussi des recherches approfondies ont été menées pour vérifier l’origine et l’authenticité de cette porcelaine (dessins, gravures et références bibliographiques). L’auteur a comparé la tasse à une demi-douzaine de représentations de l’Ermitage. Une inscription figurant sur le linteau de la porte, ADIEU MOND(E), interpelle et fait débat.
Pierre Jodogne a étudié et analysé les 34 inscriptions recueillies par Camille d’Hoffschmidt-Bodinus, fille du cousin germain de l’Ermite, dans son album intime. Ces inscriptions relevées à différents endroits de l’Ermitage, sur les murs et aux alentours, nous éclairent sur la philosophie de l’Ermite. Par exemple ceci :
Nous allons tous échouer au même rivage
Qu’importe au moment du naufrage.
L’Ermite de Resteigne tenait un livre d’or dans lequel il priait ses hôtes d’inscrire quelques mots. Ce cahier a disparu, mais son existence est attestée par divers témoignages, dont l’album intime de Camille Bodinus. Il en est de même de la cloche de l’Ermitage, disparue elle aussi, mais attestée par de nombreux témoins et documents d’archives. Adrien de Prémorel, dans La Lesse, fille d’Ardenne, affirme en 1941 qu’elle se trouve au château de Bestin (Tellin). Elle ne s’y trouve plus.
Un dernier article de Bruno Marée traite d’une Vis (ou vrille) à étrier trouvée au cours de fouilles en 2016. Description minutieuse de l’objet, dessin et hypothèse sur sa fonction.
Remerciements à l’équipe de fouilleurs et fouilleuses qui ont travaillé pendant une dizaine d’années, les jeudis après-midi, sur le site de l’Ermitage.
Site Internet : www.ermitederesteigne.be
Jacques Goyens