André Colon, Diadème, 80 poèmes pour mes 80 ans, 2021, chez l’auteur, 249, rue du Tilleul, 4520 Wanze.

André Colon a été longtemps vice-président de notre association, et nous avons publié récemment, de lui, une étude pénétrante sur l’oeuvre de Van Lerberghe.

C’est un fin lettré, bien à même d’apprécier et de commenter des poèmes parfois assez ésotériques, mais capable aussi d’écrire des strophes très limpides, comme en ce livre où il célèbre le souvenir de ceux et de celles qui l’ont entouré, et l’entourent, de leur tendresse et de leur sollicitude. Le vocabulaire est bien sûr celui de l’amour, et le style, par sa fraîcheur, n’est pas sans évoquer Maurice Carême. Les enfants, les petits-enfants, le personnel soignant qui l’entoure de ses soins, y ont la part belle.

Ecoutez-le donc célébrer ainsi son épouse Claire.

Blanche en son lit, elle repose, / Ma femme d’épine et de roses. / Je lui dis beaucoup de choses, / Elle aime que cela j’ose. // Son sourire me dit merci, / Elle est comme en paradis. / Je suis heureux, je le lui dis, / Nous voilà tous les deux,  fleuris.

ou encore un extrait de Le poète, l’un des rares où il parle de lui-même: Il voit dans les étoiles / Flotter de blanches voiles. / S’éveille le matin / Qui le prend par la main. // Solitude peuplée / Où lui parlent les fées.

Les femmes y tiennent une part royale, notamment les infirmières, toutes celles qui ont pris soin de lui: Femmes de c(h)oeur: Ce sont des femmes belles, Au sourire étincelle. / Dames élégantes, Dames attrayantes. / Femmes de devoir / Que l’on aime voir / Aider les souffrants, / Vers eux, se penchant, / Donner du courage / Aux gens du grand âge. / Leur sont bien fidèles, / Ces vivants modèles / De l’amour d’autrui / Au jour d’aujourd’hui. / Merci, gentes dames, / De votre grande âme. Il est vrai, amis poètes, que vous célébrez plus volontiers vos maîtresses que vos infirmières…Et pourtant…Avec quel coeur il parle de ces Fées de seniorie, ce sel de la terre…

La nature, à l’égal de la femme, y tient une très grande place. Merci, mon cher André, pour tout ce bonheur d’arrière-saison, pour ce soleil roux de l’automne, dont les derniers rayons, dans la futaie, éclairent la langueur de nos automnes…

Joseph Bodson