Carine Chavanne, L’audace de l’incertain, poèmes, Acrodacrolivres, 2020
Comme à chaque fois que j’ouvre un recueil de Carine Chavanne, je suis d’abord touchée par la beauté, sobre et soignée, de l’objet. Les photographies en noir et blanc d’arbres, d’eau et de brumes (de Philippe Evrard), pleines d’ombre et de lumière, sont en parfaite adéquation avec la grâce des textes de Carine, où le désir de vivre et de sérénité côtoie l’inquiétude vague, et la si riche intranquillité.
Les chemins sont multiples
Tout est incertain
parce que tout est possible
Les mots sont vains
quand ils nous figent
Les poèmes sont d’une belle simplicité, simplicité qui n’est qu’apparente. Une simplicité sincère, loin du simplisme, qui ne peut être assimilée avec la naïveté ou une forme de faiblesse créative. L’essentiel en quelques mots.
Ma poésie est l’art du pauvre
Elle naît de mes silences et de mes manques
Il y a aussi beaucoup d’humilité dans ces poèmes, de cette humilité qui est attente, espoir, conscience ouverte sur soi, sur les autres, sur la place que l’on peut remplir dans ce monde.
Sans trop savoir
Sans rien vouloir
Devenir la femme universelle
Femme debout
désencombrée des servitudes
Martine ROUHART